Quand l'horreur punit les erreurs
20/05/2043
Mme Thelm avance dans
le couloir. Elle attrape le stylo accroché à sa blouse, et note l’heure sur un
carnet. 19h56. C’est bientôt le moment idéal pour observer la reproduction des
méduses. Elle attend cet événement depuis si longtemps ! C’est une chose unique
à laquelle peu de personnes ont la chance d’assister. Elle pénètre dans son
bureau et adresse un bref salut à son collègue. Celui-ci a les yeux rivés sur
le poste de télévision. Les informations défilent, de plus en plus
catastrophiques au fur et à mesure que les jours passent…
« Au sud du Brésil, un jeune guitariste talentueux a été frappé par la
foudre en plein milieu d'un concert. Il a été emmené à l'hôpital, avec l'espoir
de le soigner, mais ses blessures étaient trop graves. »
Mme Thelm entend la
voix du présentateur résonner dans sa tête comme une promesse de malheur :
« Son fils, désormais orphelin, a été placé dans un internat au milieu du
Brésil. Il ne veut pas se défaire de la guitare de son père, qu'il a récupéré
après sa mort. »
Et sur l'écran, une image
s'affiche, une image qui glace Mme Thelm d'effroi : celle d'un enfant de 4 ans,
au visage dévasté par le chagrin.
Absorbée par les images
à l'écran, Mme Thelm reste à regarder les informations du monde extérieur. Plus
les images défilent à l’écran, plus la peur s’empare de chaque cellule de son
corps. Ses membres en tremblent presque. Un affreux pressentiment naît dans son
cœur.
« Les catastrophes que le monde subit ne sont que temporaires. Nos
meilleurs spécialistes peuvent dire aujourd’hui que ces événements sont le
fruit de facteurs météorologiques exceptionnels. Il n’y a donc pas lieu de
s’affoler.»
L’image du président de
la République, qui venait de parler, s’estompe rapidement. Le présentateur,
tout sourire, quitte le plateau du journal sur la musique habituelle.
Mme Thelm ressent ces
paroles comme un odieux mensonge, une propagande digne des périodes de guerre.
Son collègue appuie sur le bouton off de la télécommande et se lève du
fauteuil, sensiblement soulagé.
-
Nous
sommes bien idiots de nous inquiéter, dit-il en allant se servir un café.
Mme Thelm ne lui jette
pas un regard. Quoi qu’il arrive, elle a l’intime conviction qu’il sera
impossible qu’ils en ressortent indemnes…
Désormais seule dans
son bureau, elle observe attentivement la plage des Baleineaux qu'elle aperçoit
de la fenêtre. D'immenses vagues déferlent sur le banc de sable, ramenant les
déchets que les marins ont jetés à la mer, et le vent, d'une violence rare,
semble capable de déraciner des arbres. Mais un détail l'étonne plus que tous
les autres : dans le ciel, sont visibles des aurores boréales ! Des aurores
boréales, en Martinique... Cette idée lui semble totalement absurde. Intriguée,
elle saisit sa tablette et ouvre un document sur la météorologie, dans le but
de lire un article à ce propos :
"[...] En octobre et novembre 2003, une aurore boréale a pu être
observée dans le sud de l'Europe. Cependant, les régions les plus concernées
par ce phénomène restent le Groenland, la Laponie, L'Alaska, L'Antarctique, le
nord du Canada et l'Islande [...]"
Ayant compris que le
phénomène qui se déroule sous ses yeux n'a jamais existé auparavant en
Martinique, Mme Thelm sort hâtivement de son bureau et se précipite jusqu'à la
grande baie vitrée tactile du laboratoire. Baie vitrée qui avait été installée
pour observer le ciel lors des nuits étoilées ou pour admirer les lents
changements de la Lune... C'était en effet le but du laboratoire : trouver une
raison à ces différentes couleurs, ces différentes formes, ces différentes
tailles qu'arborait la Lune jusqu'alors.
Madame Thelm demande à
ses collègues déjà présents (et surtout - encore - en train de boire un café
bien chaud) de bien vouloir lui laisser la place. Les méduses attendront, elle
a à faire. Elle tend une main précise et rigoureuse sur l'écran de la vitre et
clique sur l'option "zoom". L'horizon semble alors se rapprocher de
plus en plus d'elle... les stagiaires sont tous impressionnés ! Enfin, l'image
se stabilise et l'aurore boréale est alors bien visible. Il est 20h10 et le
ciel est complètement plongé dans les ténèbres. Seuls quelques voiles
extrêmement colorés - plus particulièrement verts - ressortent de cette
obscurité totale. La scientifique, d'un geste brusque, appuie sur le bouton
"prendre en photo" et sélectionne "série de 10, version 3D ou
mieux". Ça y est, elle a ses clichés. Parfait. Un sourire sur les lèvres,
elle oublie complètement toutes les tristes nouvelles de la journée.
Alors qu'elle commence
à faire demi-tour pour regagner son bureau et se remettre à régler quelques
menus détails, l'auréole boréale disparaît d'un coup. Comme ça. Bam. Plus rien.
Dehors, il est impossible de distinguer quoi que ce soit. Le noir complet. Le
silence. Quand soudain le tonnerre se met à gronder. Il hurle, il vit, il
résonne, il fait peur. Les pauvres stagiaires sursautent tous en même temps et
la panique gagne certains. Puis, de nouveau, le silence. Une petite dame mince,
aux yeux fixes et ténébreux, éclate alors d'un rire sonore :
-
Haha ! Messieurs, reprenez-vous ! Ce n'est qu'un
petit éclat de tonnerre ! Il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Que
faites-vous là si vous n'êtes même pas capables de rester calmes face à un tout
petit bruit comme celui-ci ? Que faites-vous là, hein ? Ici, on étudie, on travaille.
On recherche des phénomènes nouveaux. On n'a pas peur et on ne tremble pas.
"Ses mots sonnent faux", pense
Madame Thelm. "Ses mots sonnent faux
et je suis la seule à m'en apercevoir."
Les yeux rivés sur
l'écran sombre du ciel, elle frissonne. Autour d'elle, les gens respirent et
parlent à nouveau. Chacun reprend sa place sans inquiétude. Pourtant, dehors,
les ténèbres ont envahi la plage. Ce n'est pas la nuit, non, c'est quelque
chose de beaucoup plus dense, un rideau d'encre sans lune et sans étoiles.
Soudain, un gloussement
éclate derrière elle. Elle se retourne en un sursaut, à bout de nerfs. Au bout
de la salle, deux jeunes stagiaires rangent des dossiers en bavardant gaiement.
Sa gorge se serre. Elle
a envie de crier, de hurler au visage de tous ces gens bien tranquilles.
Comment peuvent-ils ? Comment peuvent-ils voir ces dérèglements avec
insouciance ? Tout est inconnu, ce ciel, ces grondements, ce vent d'ouragan,
ces aurores disparues, et pourtant, personne ne semble prendre conscience de la
gravité de la situation.
Elle serre les poings
et pose son front contre la vitre fraîche.
Elle doit leur parler.
À tous. Et prendre des mesures de sécurité avant qu'une catastrophe ne se
déclare.
Le souffle soudain
haletant, elle fait un pas vers le bureau de la directrice. Hésite. Plonge un
instant son regard dans le vide.
C'est à ce moment-là
qu'un choc sourd résonne contre la baie vitrée.
Elle sursaute, en même temps que
tous les autres. Et l'air se charge de stupeur.
Dehors, des milliers
d’éclairs jaillissent du ciel, comme une pluie magnétique. La pluie se met
alors à tomber plus fort que jamais, ainsi que le vent à souffler. Des cris de
stupeur retentissent dans le laboratoire, devant l’étrange spectacle.
Épouvantée, Mme Thelm
recule et se cogne contre la vitre du bassin. À l’intérieur, les méduses sont
plus agitées que jamais. Elles secouent leurs tentacules de tous les côtés, et
poussent des sortes de gémissements incompréhensibles. Leur « chapeau » remue
de haut en bas, comme possédé… Même la lumière bleutée qu’elles dégagent
habituellement est devenue verte…
Face à cet effrayant
spectacle, Mme Thelm laisse un échapper un cri d’horreur. Non, ce n’est pas
possible… Avoir attendu si longtemps pour les voir se reproduire, et maintenant,
sans doute à cause de ces aurores boréales, de ces éclairs, tout est gâché !
Mais surtout, ce sont
les éclairs qui l’effrayent le plus. Ces courbes scintillantes, irrégulières,
suivies de leurs grondements de tonnerre... Jamais un tel phénomène
météorologique n’a existé, elle le sait. Et c’est pourquoi elle tremble
violemment, accoudée à la barrière accolée au bassin.
Soudain, elle se recule
dans un sursaut. La barrière vibre avec force. Toute la pièce tremble. L'orage
est plus fort qu'il ne l'a jamais été. Une boule de feu frappe la vitre qui
explose en couvrant le sol d'éclats de verre.
Éclats scintillants.
Reflets colorés.
Mme Thelm et les autres
chercheurs se précipitent dans le couloir. Mais il est trop tard. Le volcan est
entré en éruption. Les flammes envahissent l'île, tandis que les habitants
tentent de fuir vers la plage. L'océan aussi est déchaîné. Les habitants sont
coincés sur cette île désormais coupée du monde.
Maintenant, plus
personne ne rit. Tous courent en direction des sous-sols blindés, là où ils
espèrent être en sécurité. Ils sont terrifiés. Ils ne comprennent pas ce qui
leur arrive. À travers les vitres du couloir, ils peuvent voir la lave
s'écouler le long de la montagne Pelée. Ils voient les habitants des petits villages
être engloutis par ce magma brûlant. Ils se demandent si le laboratoire va
tenir, ou si, lui aussi, il sera détruit ; si, eux aussi, ils vont mourir.
Mme Thelm s'est
arrêtée. Bousculée par ces scientifiques désespérés, son visage paraît
impassible. Mais à l'intérieur d'elle, une tempête fait rage. Une tempête
contre elle-même et les autres. Contre tous ceux qui auraient pu prévoir cela,
s'ils ne s'étaient focalisés que sur leurs recherches, sur leurs découvertes.
Ils auraient dû le prévoir. Il y avait eu des signes. Mais ils les ont tout
bonnement ignorés, trouvant des excuses, mettant cela sur le compte d'autres
phénomènes. Et voilà ce qui est arrivé. Une éruption... Mais d'autres choses
encore. Certains pensent peut-être que ce n'est encore qu'un phénomène isolé.
Seulement, elle n'a pas oublié les aurores boréales, ni les éclairs dans le
ciel noir. Elle sait également que partout dans le monde des catastrophes de ce
type ont lieu. Et au fond d'elle, elle a déjà compris ce qui se trame. Elle
n'ose encore se l'avouer mais elle sait que la planète va maintenant faire
payer aux hommes ce qu'ils lui ont fait.
Au loin, Mme Thelm
aperçoit une femme essayant d'échapper aux flammes meurtrières. Mais elle court
trop lentement. Les flammes vont trop vite. La course qu'elle mène est perdue
d'avance. Les flammes la rattrapent. La femme grimace lorsqu'elle sent pour la
première fois le feu lui lécher les pieds. Puis elle hurle. Un hurlement de
terreur qui traverse Mme Thelm de la tête aux pieds. Celle-ci ne peut détacher
ses yeux de cette femme qui peu à peu se consume. Elle voit la vie la quitter
doucement, cruellement. Autour de la femme, des dizaines d'autres personnes
vivent la même chose. Mme Thelm, elle, est en sécurité dans ce couloir aux
vitres dites incassables. Mais son cœur, lui, n'est plus intact. Il est fendu à
jamais. Fendu de n'avoir pu sauver cette femme, et tous les autres. Fendu de
n'avoir pu éviter ce désastre.
Résignés, la plupart de
ses collègues s’effondrent sur le sol, au milieu d’éclats de verre. Ils
attendent, ils savent pertinemment que personne ne viendra les sauver, quand
bien même ils tenteraient de lancer un appel au secours – le matériel de
communication est désormais hors d’usage. La situation est la même, sur toute
la planète : c’est la panique, la débâcle, le contrecoup de toute cette
pollution que personne n’a su arrêter. Il est trop tard. Trop tard pour agir,
trop tard pour regretter. Il ne reste qu’à attendre que les flammes les
emportent et que le vent disperse leurs cendres au milieu de nulle part, sur
cette Terre qui ne ressemble plus à rien.
Pourtant d’autres
gardent un élan d’espoir, car l’espoir fait vivre, n’est-ce pas ? Les
stagiaires courent dans tous les sens. Vite, lancer un appel à la famille
restée sur le continent. Vite, transporter des vivres au sous-sol et s’y
réfugier en attendant la fin des catastrophes… Auront-elles seulement une fin ?
Mme Thelm hésite. Qui
imiter ? Tout cela est ridicule. Elle a le sentiment d’être seule spectatrice
des bouleversements d’un monde qu’elle ne reconnaît plus. Autant essayer de
restaurer un semblant de normalité, quitte à jouer la comédie jusqu'au bout…
Ses pas la mènent au cœur du laboratoire, là où rien n’a encore changé. Mais
l’électricité est coupée, et il y fait plus noir que dans les profondeurs
maritimes.
Elle n’a pas besoin de
lumière. Cet endroit, elle le connaît par cœur. Elle a passé tant d’heures
assise ici, à observer la faune maritime dévoiler tous ses secrets devant ses
yeux.
Dans le noir complet,
Mme Thelm s’approche du poste de contrôle. Elle essaye tous les boutons dans le
but de retrouver celui qui allumera le générateur de secours. En vain. Dehors,
elle entend le volcan gronder, déverser l’intérieur de ses entrailles sur
l’île, mais ici, elle se sent comme apaisée. Plus rien n’a d’importance. Elle a
accepté son destin. Sereine, elle s’assoit sur le siège placé devant le poste
et ferme les yeux. Elle s’imagine en train de travailler, un stagiaire à ses
côtés, sirotant une énième tasse de café.
Un rayon de lumière
s’infiltre sous ses paupières. Intriguée, elle ouvre les yeux et assiste au
plus beau spectacle qui lui ait été donné de voir. Autour d’elle, l’océan est
illuminé, on y voit comme en plein jour. Des milliers de méduses projettent de
la lumière dans les fonds sous-marins. Chaque petit animal semble lui adresser
un message, comme pour la réconforter. Après être restée plusieurs minutes à
s’émerveiller devant ce phénomène naturel extraordinaire, Madame Thelm observe
le poste de contrôle et allume le générateur de secours.
Calmée par le soudain
retour de la lumière, elle tend la main vers le micro et s’apprête à faire une
annonce générale à tout le bâtiment, à leur dire avec les mots les plus
sincères les évènements qu’ils vont vivre. Mais non. Elle ne le fera pas.
Pourquoi chercher à alerter tous ces scientifiques, qui passent leur temps à
boire du café, que s’ils avaient fait ne serait-ce que la moitié du travail qui
leur était demandé, ils auraient pu, sinon l’éviter, prévoir la mort de leurs
familles ? Pourquoi chercher à les prévenir de ces choses qui arriveront de
toutes façons ? Elle a mieux à faire. Les méduses. C’est le grand jour. Et elle
refuse de voir son travail réduit à néant, dût-ce être à cause d’une fin du
monde.
Elle se tourne vers la
baie vitrée avec un petit soupir de soulagement. Elle va enfin y assister. Quoi
qu’il lui en coûte. Aujourd’hui sera le plus beau jour de sa vie.
Elle observe encore un
instant la curieuse danse des méduses, avec dans les yeux cette étincelle que
seuls les passionnés conscients de vivre un instant merveilleux peuvent avoir.
Son sourire ne peut se détacher de ses lèvres alors qu’elle ferme ses yeux
éblouis par la puissante lumière de la mer. Mais elle sait que c’est
maintenant. C’est le moment.
Soudain, elle entend un
grand bruit. Quelqu’un crie, tout près d’elle. S’étant retournée, elle aperçoit
une femme allongée au sol, tentant péniblement de se relever. Mais ses jambes
sont visiblement hors d’usage. Une terreur indescriptible se lit sur son visage.
Mme Thelm hésite. Si
elle aide cette femme à entrer, elle lui sauvera sans doute la vie, mais il lui
faudrait pour cela ouvrir la porte, et alors qui sait si des gaz dangereux ne
pénétreraient pas dans la salle qui la maintient en vie ? Mais elle ne peut pas
accepter une nouvelle mort. Elle ne veut pas voir cela une deuxième fois. Elle
inspire un grand coup, se retourne et elle ouvre la porte. Elle a peur, mais
elle a vu trop de morts devant ses yeux.
La pauvre femme
allongée crie, pleure, se débat
violemment pour se mettre debout. Elle articule des mots incompréhensibles. Mme
Thelm pleure aussi. Toutes les deux, elles unissent leurs sanglots, et rentrent
désespérées dans la pièce. Mme Thelm a le bon réflexe de prendre sa trousse de
secours. Elle enveloppe de bandages les jambes ensanglantées de la femme, qui
s'est évanouie. Des sillons de larmes ont laissé des traces sur ses joues
salies par la poussière. Une larme venue des yeux de Mme Thelm se pose sur le
visage de la jeune femme. Elle s'essuie les yeux, bien déterminée à ne plus se
laisser aller de telle façon. Elle veut être courageuse, pour pouvoir sauver le
plus de vies possible. Mme Thelm se relève, chancelle un peu, et se rend compte
que la porte est restée ouverte tout ce temps. Et quand elle sent une odeur à
la fois écœurante et euphorisante, elle sait qu'elle a commis une énorme
erreur. La folie lui monte à la tête, Mme Thelm ne sait plus ce qu'elle fait
ici, ni ce qu'elle fait tout court. Un éclair déchire le ciel. Il résonne
encore longtemps, comme un rire menaçant et cruel.
Ses idées ne trouvent
plus leur chemin, ses pensées s'égarent. Mme Thelm, hébétée, regarde autour
d'elle avec de grands yeux ébahis, comme si elle voyait cette pièce pour la
première fois. Quelque chose retient son attention. Abandonnant la femme
allongée près d'elle, inconsciente, elle s'approche de la baie vitrée. Devant
elle, une eau bleutée scintille de mille feux. L'océan rayonne d'éclats
verdoyants, fascinant, envoûtant. Le temps semble s'arrêter. Mme Thelm oublie
tout, les catastrophes, la femme blessée, les cris et le tonnerre qui
retentissent, plus rien ne compte. Elle n'a qu'un désir, et, comme hypnotisée,
la scientifique se dirige vers la sortie du laboratoire. Elle marche à pas
lents, mais assurés, ignorant les gens affolés qui courent dans tous les sens,
en quête d'un endroit où se réfugier. Elle arrive devant la vitre cassée,
laissant place à une issue vers l'extérieur. Elle l'enjambe et tente de
s'extirper dehors. Une perle de sang roule sur sa joue, griffée par un débris
de verre, mais elle ne le remarque pas. Elle s'avance sur la plage et fait face
à la mer, imposante. Un air chaud et humide lui fouette le visage...
Mais ça non plus, elle
ne le remarque pas. Ses pensées sont fixées sur cette petite silhouette qui se
découpe au milieu de la fournaise.
Qui n'est pas touchée
par le feu.
Qui ne crie ni ne
pleure.
Qui regarde les cieux.
Un ange dans un enfer.
Elle porte son pouce à
sa bouche et caresse son lapin en peluche, de la pointe de l'oreille jusqu'au
bout de ses pattes de fourrure élimée. Elle a deux couettes un peu défaites,
des yeux très légèrement vairons et une fossette sur la joue gauche. Mme Thelm
est assez près pour distinguer son sourire de lutin et sa ressemblance avec
elle. Elle ne connaît qu'une personne aux yeux vairons, une seule, qui avait
décidé de ne pas se faire opérer, qui avait refusé de se plier aux diktats des
modes et aux critères de beauté. Une seule.
Sa grande sœur.
Disparue il y a trois
ans. Trois ans et deux mois.
La petite fille ne la
regarde pas, les yeux fixés sur le ciel. Mme Thelm s'apprête à lever le regard
- pour voir elle aussi ! - mais l'enfant se tourne vers elle :
-
Tu es forte, parce que je t'aime. On est
toujours fort quand on est aimé. Et il y a toujours quelqu'un pour nous aimer.
Sa voix est voilée,
comme toujours, mais distincte et belle. C'est la voix de sa sœur. Sa grande
sœur chérie. Et ses mots sont vrais. Essentiels. Mme Thelm le sait, il émane de
ces paroles une lumière d'amour intense. Pas cet amour de convenance, pas cet
amour teinté d'amertume, pas cet amour qui masque la tristesse. Non. Mais un
amour fraternel, sans conditions, malgré le feu et les cris et les pleurs et
les coups durs et les manques de patience et les faiblesses et les
imperfections.
Mme Thelm savoure ces
mots, elle les goûte avec délice, comme un carré de chocolat pour qui n'en a
pas mangé depuis longtemps. Elle laisse résonner la voix de sa sœur, qu'elle
n'a pas entendue depuis longtemps. Elle mesure l'amour de cet amour sans
mesure. Elle s'accroupit et regarde la petite fille dans les yeux. Bleu et
vert. Rayonnants. Et l'enfant s'illumine en un rire tendre et enfantin.
Bientôt la lumière devient trop
forte. Mme Thelm tourne le regard vers le ciel. Les aurores boréales ont
recommencé, leur vert tendre et nuancé se réverbère sur l'eau lisse en face
d'elle. Et elle a repris ses esprits. Elle a recouvert la vue et distingue très
clairement ses pensées. Elle a fait éclater la couche de crasse et de peur et
de brume et de folie qui l'enveloppait. D'un rire, pas le sien, la gangue s'est
disloquée.
Mme Thelm est étourdie
de tout sentir d'un seul coup, ces odeurs qui l'assaillent, ce silence si plein
de bruits, ces découvertes constantes. Elle regarde le monde comme le fait un
enfant. Avec émerveillement.
Mais il y a les morts, elle ne les oublie pas. Il y a
les blessés, dont elle doit s'occuper. D'un pas ferme, elle fait demi-tour.
Retraverse la plage. Se faufile entre les bouts de verre. Rejoint la femme, les
yeux mi-clos, la respiration saccadée, les yeux fous.
La nuit tombe, une nuit
de cendre et de ténèbres. En elle, il fait plein jour, et un seul son se
répercute dans le vide, à l'infini.
Le rire lumineux d'une petite fille.
Mme Thelm s'accroupit
aux côtés de la femme toujours évanouie sur le carrelage froid du labo. Elle
lui caresse doucement les cheveux, sans savoir pourquoi, sans savoir ce qu'elle
fait. Elle se sent prise d'un élan d'amour pour cette femme inconnue, cette
blessée parmi mille autres, qu'elle a sauvés. Mme Thelm n'entend même plus les
cris au-dehors, ne voit plus les blessés qui se traînent. Pour elle, tout ce
qui compte, c'est cette femme sortie de l'enfer, adossée à la vitre de
l'aquarium où les méduses s'agitent.
Subitement, la femme
ouvre les yeux. Mme Thelm sursaute et plonge son regard dans celui de la
blessée.
Un regard vairon.
Un œil bleu, un œil vert.
-
Ce n'est pas...Non...Ce n'est pas
possible...balbutie la scientifique.
La femme, immobile,
continue à la regarder. De ses yeux différents, elle la regarde sans dire mot.
Et puis l'espoir
impossible qui avait un instant traversé Mme Thelm disparaît, et la douleur la
reprend. Sa sœur avait l'œil droit bleu, le gauche vert, le contraire de la
femme devant elle. Ce n'est qu'un hasard, rien de plus. La scientifique,
effondrée, se retourne et se plonge dans la contemplation des méduses rose qui
se meuvent gracieusement dans le grand aquarium.
"Comme j'aimerais être parmi elles",
pense Mme Thelm avec désespoir...
Et puis l'éclair la
frappe.
Enfin, c’est ce qu’elle
croit. Lorsqu’elle rouvre les yeux, fermés par réflexe, par peur, elle découvre
à côté d’elle un trou fumant. Des fumerolles montent vers le plafond, le
courant est de nouveau coupé. La femme blessée, à terre, gémit, les trais crispés
par la douleur et la peur. Les méduses, qui s’étaient écartées un temps de la
paroi de verre, se rapprochent de nouveau, glissant dans l’eau dans un ballet
étrange. Chancelante, les oreilles sifflantes, Mme Thelm s’appuie contre
l’aquarium. Sa fierté. Un vaste bassin qui s’ouvre sur l’océan, où la faune
marine peut aller et venir, où la flore est resplendissante, à l’abri de la
pollution qui envahit peu à peu le reste de la mer. Et surtout, lieu idéal pour
les reproductions. Elle n’avait que ce but en tête lors de sa construction. Ce
secret mystique de la reproduction des méduses. Son rêve depuis toute petite.
Ces images dans ses livres d’enfants l’avaient tellement marquée. Alors elle
voulait faire mentir les constatations récentes. Elle allait leur prouver que
la reproduction des méduses peut encore exister, sans élevage dans des
éprouvettes, sans croisements scientifiques des gènes, sans l’Homme. Juste en
les regardant.
L’idée de son triomphe
sur ses confrères qui lui riaient au nez l’enivre, et elle trébuche, se
retrouvez nez à chapeau avec une femelle rosée qui s’éloigne rapidement,
alertée par le bruit.
Tout en toussotant,
elle tente de se relever, vacille soudain, reprend appui sur son pied droit,
chancelle de nouveau. Paniquée, elle ne comprend pas, ou refuse de comprendre
ce qui lui arrive. Son souffle se fait légèrement plus haletant, infiniment
plus effréné. Son regard ignore le trou à moins d'un mètre d'elle, glisse sur
les gens qui, déjà, on cessés de crier, comme s'ils avaient dépassé l'ultime
degré de la peur, et se pose sur la porte du labo.
Grande ouverte.
Lorsqu'elle comprend,
elle tente de pousser un cri, qui reste coincé au fond de sa gorge. N'importe
qui aurait paniqué, mais, ce jour là, prise par un étonnant éclair de lucidité,
la philosophe se reprend en main, et c'est dans un silence macabre qu'elle
rassemble ses esprits.
Un gaz non identifié
venant de l'extérieur vient de pénétrer dans le labo depuis plusieurs minutes,
peut-être même depuis des heures, et il commence à faire effet sur ses poumons.
Le courant est coupé, le volcan poursuit son éruption en éjectant des scories,
dont une qui a atterri à moins de trois mètre, formant un trou de vingt
centimètres environ, perçant le toit en acier et... Tout en examinant la
situation dans ses moindres détails avec une efficacité redoutable, Mme Thelm
voit dans sa tête naître un plan, tout en refusant d'y croire tellement il lui
paraît fou, impossible, irréalisable. Un sourire éclaire soudain son visage, et
dans un ultime effort, elle sort son petit carnet qu'elle ne quitte jamais et
s'empare d'un crayon. Elle tousse, une fois, deux fois, et se met à écrire
rapidement: «Si on prend en compte la situation géographique, le taux
d'humidité dans l'air, le nombre de fois dans le monde ou l'éruption d'un
volcan a été suivi d'un orage et le... »
C'est ainsi que le 20
mai 2043, alors qu'un paysage apocalyptique l'entoure et la submerge, alors que
des milliers de gens meurent au même instant, certains à moins de 10 mètres
d'elle, alors qu'elle même risque de s'éteindre à tout moment dans un
crépitement furtif, Mme Thelm fait des mathématiques.
Son but ? Calculer la
probabilité de chance qu'un orage magnétique s’abatte sur le laboratoire.
Calculer ses chances de
survies.
Au bout de plusieurs
heures de travail acharné, Mme Thelm a enfin la solution. Compte tenu de
l’oxygène presque inexistant, de l’air gazéifié et du volcan en éruption, ses
chances de survie sont égales à 0,34%. Et Mme Thelm sait exactement ce qu’il
faut faire…
Elle regarde les
méduses. Ses méduses. Elle les aime tant… Elle a tout fait pour elles.
Maintenant, elles doivent lui rendre la monnaie de sa pièce.
Le professeur regarde
ensuite sa montre… Il lui reste exactement cinq heures et trente quatre minutes
avant le moment parfait pour commencer la fusion.
Alors, elle se laisse
tomber sur le sol et se souvient.
Elle se souvient des
avancées de la science, des découvertes, des inventions menées par des hommes
et des femmes passionnés, ces découvertes qui furent progressivement de plus en
plus folles, qui formaient un ensemble fragile telle une tour qui s'élevait
inexorablement vers les cieux alors que le sol tremblait.
Car le sol tremblait,
de famines, de crises politiques, de guerres... Le sol tremblait sous le poids
des humains, toujours plus nombreux, toujours plus avides de richesses et
producteurs de déchets.
On ne voyait que le
sommet de la tour, la flèche toujours en construction qui semblait partie pour
crever la voûte céleste, et on en oubliait les malheurs des Hommes et la
nécessité de prendre soin de la Terre.
Puis, le climat a
commencé à se dérégler. Les espèces ont payé le prix fort de cette insouciance
du XXème siècle. On a commencé à vouloir préserver au lieu de créer. Mais
c'était trop tard. Trop d'espèces avaient disparues, d'autres ne se
reproduisaient qu'à grande peine...
Et, maintenant, c'est
la Terre en elle-même qui se révolte contre l'esclavagisme des Hommes. Enfin,
c'est l'idée qui se dégage de ces Catastrophes provoquées par un bouleversement
des rayons cosmiques solaires. Une tempête de particules venues du fond du
système solaire balaye l'atmosphère céleste, perturbant le bouclier magnétique
de la planète. Et des orages, violents, grandioses comme celui qui se déchaîne
en ce moment ont lieu... des orages préliminaires à un nouveau type
d'intempérie, encore mal connu...
A ce point de sa
réflexion, elle cherche le ciel à travers l'ouverture de la porte.
Les conditions sont de
plus en plus favorables à cet orage magnétique.
Elle voit passer les
nuages, des nuages d’un gris vert, de la même couleur que ses propres yeux.
Lorsqu’elle était petite sa sœur disait que ses yeux reflétaient le ciel. Mme
Thelm répondait que ceux de sa sœur reflétaient la vie. Oh, ciel, où était-elle
donc, sa sœur ? Sa sœur si chère, qui avait choisi la même voie qu’elle, la
biologie, et qui un jour s’était envolée pour le Pacifique, envolée pour voir
les oiseaux et qui était partie avec eux…Où était-elle, que faisait-elle ?
Une larme coule le long
de sa joue. Elle se penche légèrement pour vérifier la respiration saccadée de
la jeune femme aux yeux vairons. Cela fait longtemps que son esprit
scientifique ne croit plus aux coïncidences.
Sa protégée respire
encore, difficilement, mais son cœur se bat toujours pour empêcher la mort de
s'emparer du corps. Prise d'un élan de gratitude, Mme Thelm se demande si,
malgré ces catastrophes à la chaîne, quelqu'un conserve l'espoir.
Que tout redevienne
comme avant.
De
voir à nouveau fleurir des sourires sur les visages des enfants.
De pouvoir rire en toute
liberté, sans regrets cachés, sans tristesse, sans souvenirs déchirants.
D’Être, vraiment.
Bien-sûr, chaque vie a
son lot d'horreur, mais ce qui arrive en ce moment contredis toutes les lois
naturelles. Qui sait si les terriens survivront aux cataclysmes? Les humains
payent, c'est sûr, mais est-ce réellement juste?
Il lui reste tellement d'envies
à concrétiser, pourquoi tout devrait finir maintenant?
Après cette réflexion,
la scientifique prend sa décision. Tant que la vie existera, tant que la flamme
subsistera, elle ne reculera pas.
Alors elle tombe, tête
la première dans le bassin. Elle tombe et dans sa tête ne résonne que le rire
la petite fille aux yeux couleur de vie. Les paupières fermées, elle tombe dans
l'eau, au milieu des méduses et dans ce saut, semble résonner tout son
désespoir, toutes ses peurs et ses
angoisses. Elle saute pour les oublier, elle saute pour vivre et raconter plus
tard ce qu'il s'est passé.
Éclairs de lumière.
Silence.
Et puis le mal. Un mal
profond et encré en elle, un mal qui la dévore et la fait dériver dans l'eau
froide.
Dernier
cri, et puis le noir.
Tic...
Tac...
Tic...
Tac...
Mme Thelm se réveille
en sursaut.
Un rêve...
Juste un rêve...
Un rêve plein de
cauchemar et de terreur...
Un rêve de sa fusion
prochaine...
Elle se relève
lentement et consulte sa montre en quartz, aux aiguilles qui ne restent jamais
immobiles.
Tic...
Tac...
Tic...
Tac...
A chaque seconde,
successivement, elles produisent un petit tic, suivit d'un léger tac, sans
jamais se lasser de cet éternel refrain, sans couplets ni reprises... Juste le
temps, qui passe, déroulant un tapis de bonheur, de joie, d'amour, mais aussi
de crainte, de peur et de souffrance...
De vie...
Un gémissement à peine
audible arrache le professeur à ses profondes pensées. Elle se retourne et
regarde la jeune femme qui repose à ses pieds, le visage tordu par la douleur.
Mme Thelm se précipite à son chevet et éponge rapidement le front de sa protégée.
Celle-ci commence à haleter et
son rythme cardiaque augmente dangereusement. Elle tousse puis crache un
liquide que la scientifique reconnaît bien...
Mme Thelm la penche sur le côté
pour éviter qu'elle ne s'étouffe avec son sang, d'un rouge éclatant et mortel.
La jeune femme souffle
bruyamment puis entrouvre les yeux. Elle fixe Mme Thelm penchée au dessus
d'elle avant de retomber dans les bras du professeur. Son corps se contracte
une dernière fois avant de se relâcher pour toujours.
Ses yeux vairons demeurent
ouverts et Mme Thelm sait que des souvenirs enfouis au plus profond d'elle-même
sont en train de rejaillir.
Elle ferme les
paupières d'un corps inerte, les larmes aux yeux avec pour seule consolation,
quelques mots qui se répètent en elle comme une horloge produisant ses tics et
ses tacs : "Aller toujours vers l'avant..."
Mme Thelm se lève. Elle
déambule lentement dans la pièce. “Aller vers l’avant...” Elle sort et se
dirige vers le bâtiment principal. La grande salle est vide, mise à part les
ordinateurs et les papiers qui traînent. Ses collègues scientifiques n’ont pas
survécu. C’est certain. Elle est la seule survivante. La seule... Pourquoi elle
? Elle n’a rien de spécial, comparé aux autres. Pourquoi ?
Une voix la sort de ses
sombres pensées. Elle s’approche du son, le cœur battant. C’est la radio ! Le
monde ne l’a pas oubliée ! Des larmes de joie coulent sur ses joues. Elle se
penche pour écouter. Les nouvelles sont mauvaises, mais la voix humaine qui
parvient à ses oreilles la réconforte.
« La ville de New York est détruite. Les tremblements de terre l’ont
dévastée comme beaucoup d’autres grandes cités et régions. Il
y a des survivants et les secours sont encore à leur recherche sous les ruines,
mais malheureusement il y a eu aussi des milliers de morts et c’est pour ces
défunts que nous allons vous demander une minute de silence… Une minute qui leur
est destinée. »
Malgré
le silence, la voix du présentateur radio résonne encore aux oreilles de Mme
Thelm, telle une fatalité…
New York, détruite ? Elle a du mal à croire que cette ville
qui semblait sans sommeil puisse être en ruine… Mais après tout et elle
l’a toujours su, la nature est plus forte que les humains et à présent, elle se
venge du mal qu’on lui a fait subir.
Essayant
d’ignorer les tic-tacs permanents de sa montre, Mme Thelm ferme les yeux.
Le silence l’envahit peu à peu,
l’aidant à se calmer…
Tout
se mélange dans sa tête, tel un tourbillon de pensées et de sentiments. Elle
n’arrive plus à savoir précisément ce qu’il y a en elle…
Elle
ressent une impression bizarre… Une émotion qu’elle a du mal à exprimer…
Elle est triste, certes :
pour les gens qui se sont battus essayant de faire cesser les catastrophes et
de préserver la nature, pour sa sœur, pour la fille aux yeux vairons…
Mais
malgré cette tristesse, elle sent bizarrement un sentiment de bien-être monter
en elle et prendre le dessus.
Serait-ce de la joie ?
Alors, doucement sans qu’elle
ait le temps de réaliser ce qu’il se passe, un sourire se dessine sur ses
lèvres, détendant son visage crispé.
Mais,
en ouvrant les yeux, elle l’efface presque tout de suite, honteuse. Comment
peut-elle être joyeuse à un moment pareil ?
Pourtant,
malgré cette prise de conscience, une nouvelle envie de sourire s’empare de son
corps.
Car,
malgré sa tristesse, elle ne peut pas nier sa joie d’avoir survécu à cette
horrible catastrophe, même si elle ne comprend toujours pas pourquoi elle est
encore vivante.
Mais,
elle ne veut pas être heureuse, car elle trouve que c’est égoïste de sa part de
l’être, alors que le monde est anéanti…
Mais sa sœur, n’aurait-elle pas
voulu son bonheur ?
A
cette pensée elle laisse s’étendre sur ses traits crispé un petit sourire,
timide…
Un
petit sourire, exprimant sa joie de vivre…
Un petit sourire destiné à tous
les morts de cette catastrophe…
C'est l'heure
maintenant. Mme Thelm s'avance vers le bassin tandis que le tonnerre gronde
encore...
Avec la participation
de : Tic-Tac-Toe, Myr, de Diablo91, de Bokalieee, de Titelilou, de La
Chameauteure, de Lisonnette, de Pau!, d'Aqua, de Lutiboule, d'Elle, du Saule
Pleureur, de Blondinette, de Safran, de Violette, de Aile 2, de Boud'choux, de
My name is Nobody, de Aile 1, de ''...'', Plume Azerty, d'Arriety, de Leeko, de
herbe folle et de Papergirl
Ainsi que Libellule et
Louvelo qui n’ont pas pu participées alors qu’elles étaient inscrites.
C'est fini??? En tout cas, l'ensemble est très réussi! Bravo à tous les participants!
RépondreSupprimerNon, pas encore, il reste 5 personnes à passer
SupprimerWaouh!!!
RépondreSupprimerC'est superbe, malgré quelques passages que j'ai moyennement compris, je trouve le résultat très réussit, ma préféré, c'est la partie de Leeko!
Papergirl : Waaaaa !! Merci beaucoup ♥ ça me fait vraiment trop plaisir :) !!
SupprimerEt bravo a tout les participants !!! C'est merveilleux *.* !!
C'est MA-GNI-FIQUE ! ce n'est pas encore finit mais ce texte est…sublime. J'adore cet élan apocalyptique, et cette femme en marge du monde, sa sœur et ses méduses, elle qui tient about parmi ses amis morts, c'est poignant mais doux en même temps... Bravo à tous, bravo aux 24 personnes qui ont déjà écrit, c'est tout simplement extraordinaire. Franchement, je suis trop fière d'avoir fait partie de ce projet qui a si bien réussi (à part un LÉGER retard et UN PEU trop de longueur ^^). Merci aux N'auteurs Fous (Saura-t-on un jour QUI EST-CE ?) d'avoir instauré ce projet génial !
RépondreSupprimerSuperbe ! dommage que la fin soit un peu rapide, mais c'est normal vu les problèmes de tour qu'il y a eu à la fin :) Malgré ça cela reste un texte sublime, vraiment, je n'en reviens pas *.*
RépondreSupprimerMais... Mais mais mais...
RépondreSupprimerMais c'est magnifique ! Ce texte est sublime ! C'est...
Je ne sais pas quoi dire...
Bravo !
Juste une question : quand cela a-t-il lieu ? Et où ? Je suis un peu perdu... Avant la création du CLV ?
tout d'abord, bienvenu :)
SupprimerEt puis, pour plus de praticité (oui, ce mot n'existe pas, et alors ?) pourrais-tu nous indiquer ton pseudo sur JB ?
Pour la période, c'est en effet avant le CLV, environ à l'époque des catastrophes de 2043. On essaie d'explorer le background du CLV :)
Si tu veux participer au projet qui va débuter, envoie nous un mail avec un lien d'un texte à toi pour le CLV et en précisant bien ton pseudo de JBnaute. Nous serons ravis de t'accueillir :)
(C'est toujours Raphael Sch, qui est en fait le petit grand nain sur le blog. J'écris sous un autre compte qu'hier.)
SupprimerDonc, d'accord, ça se passe avant. Et ce sera pareil pour le prochain texte ?
Alors, pour le mail, je l'ai rédigé et ai essayé de l'envoyer, mais...
"Votre message n'a pas été envoyé.
Toutes les adresses ont été refusées par le serveur."
Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne marche pas. Ça m'embête, parce qu'il ne reste plus tant que ça de place et que j'aimerais bien participer...
De plus, le seul texte CLVien que j'ai écrit à ce jour n'est pas encore paru, vu qu'il fait partie des textes de l'épisode en cours. Donc je n'ai pas encore de lien à mettre.
Beaucoup de complications pour une bien petite personne.
Hum... ben le problème, c'est qu'on ne peut pas vraiment bloquer une place... donc si on a les résultats avant que toutes les places soient prises, tu pourras nous rejoindre à temps, sinon, tu participeras au suivant :)
SupprimerPour tous nos textes (espérons que nous en fassions plus que 2) ça se passera dans la même période, vers les catastrophes :)
Mais ne t'inquiètes pas, on arrivera à se débrouiller pour les mails :)
rectification, après discussion.
Supprimertu peux te joindre à l'aventure, on te fait confiance pour le fait que tu aies écrit un texte :)
alors bienvenu
Question, pour l'adresse mail, ça le fait juste pour la notre, ou pour tous tes mails ?
Car sinon, on peut te passer une autre adresse, mais on aimerait éviter, pour des soucis de gestion ;)
On avait déjà eu un problème d'adresse, auparavant. Est-ce que tu envoies bien à : icilesfous@hotmail.fr ?
SupprimerLe problème ne vient pas de l'adresse mail, mais de chez moi, je ne peux plus envoyer de mails par quelque endroit que ce soit...
SupprimerMais comme j'ai vu que j'étais noté inscrit ("JE SUIS NOTÉ INSCRIT ! JE SUIS NOTÉ INSCRIT !"), je ne sais pas si ça pose tant problème que ça...
Pour mon texte, le titre c'est Pare-feu, comme ça vous pourrez le trouver même sans lien. (Il n'est pas terrible. C'est mon premier, hein.)
Hum... c'est embêtant, en effet. Parce que c'est par mail que le texte circule... espérons que le problème soit réglé quand ce sera ton tour. ben sinon... on se débrouillera. On se débrouille toujours :)
SupprimerÇa remarche ! :)
Supprimer(Je vais essayer d'arrêter de changer de profil tout le temps, c'est assez incompréhensible. Je vais m'en tenir à celui-là, en plus il a un joli avatar.)
On a bien reçu ton mail. Par contre, même si moi j'ai bien compris qui tu étais, n'oublie pas de bien le préciser dans ton commentaire, soit au début, soit à la fin ;)
SupprimerBravo à tous, ce texte à plusieurs plumes est tout simplement fantastique. On dirait le texte d'une seule et même personne. Le ton est fluide, il y a quelques passages que je n'ai pas bien compris par contre. Quand Mme Thelm découvre la porte ouverte avec le gaz, elle dit qu'il rentre dans ses poumons et pourtant elle ne fait rien et on n'en reparle plus, elle s'affaire dans le labo sans s'évanouir. Enfin je suis épatée par le résultat, félicitations à tous, c'est merveilleux! :) C'était vraiment une chouette idée que de créer ce projet pour expliquer le passé trouble qu'on ne connaît pas bien. Je suis admirative et réitère mes compliments!
RépondreSupprimerPolly